Sur cette page se trouvent les résumés des interventions sur la didactique de la poésie pendant les Assises de la poésie, ainsi que les enregistrements qui font office d’actes.

La journée du 9 mars a été dédiée à l’enseignement actuel de la poésie, avec au programme les conférences plénières de Nathalie Rannou (Université Rennes 2) et Judith Emery-Bruneau (Université du Québec en Outaouais), une relecture poétique de la journée par le slameur Mots paumés, ainsi que les riches interventions de nombreux acteurs de l’enseignement de la poésie.

Vous trouverez ci-dessous les enregistrements (podcast) des interventions!

 

 

1. Relecture des conférences par Mots Paumés, slameur professionnel

« Texte de Mots Paumés, impressions et expressions saisies au vol, en direct. Écriture spontanée et instantanée à l’écoute des échanges. Textes volontairement non retouchés après l’événement, à relire à voix haute.» Textes

 

 

Relecture poétique de l’après-midi I

 

Relecture poétique de l’après-midi II

 

Conférence plénière:

 
2. Nathalie Brillant-Rannou, Université Rennes 2
L’activité créative du lecteur de poèmes

L’enseignement de la poésie peut-il échapper aux critiques d’un formalisme stérile d’une part, d’une gratuité émotionnelle sans enjeux de savoirs, d’autre part ? En cheminant aux côtés des didacticiens sensibles à la créativité du sujet lecteur, des spécialistes de la réception de la poésie développent, depuis plus de dix ans, des expérimentations prometteuses. Il ne s’agit pas seulement d’inventer des dispositifs, il revient surtout aux enseignants d’éveiller une conviction et des occasions d’expériences poétiques où le lecteur devient co-auteur du poème.

Podcast de la conférence

 

 

Panel 1 « Oralités »:

 
3. Antje Colde, HEP Vaud
|- υ υ | ou poooom pom pom … : comment dire la poésie antique ?

Qu’est-ce qui caractérise la poésie grecque ou latine ? l’oralité ? la scansion ? mais qu’est la scansion ? à quoi sert-elle ? et surtout, comment l’enseigner ? Voilà les questions qui seront abordées d’un point de vue théorique d’abord, puis d’un point de vue pratique à l’aide de quelques exemples concrets.

Podcast de la conférence


4. Marie André, Roxane Gagnon & Corinne Arter, HEP Vaud
Oralisation de poèmes en classes d’accueil : pour de véritables corps-à-corps avec la langue !

Les activités d’oralisation de poème donnent l’occasion d’agir le texte. Le jeune allophone souvent aux prises avec sa situation linguistique mais aussi avec son adolescence, la situation de migration,  inter-culturelle et sociale, se trouve ainsi engagé dans une littératie qui l’incite à « quitter ses baskets » pour se glisser dans les mots étrangers. Endosser la parole poétique, c’est s’imprégner de la langue du pays d’accueil, se l’approprier et la faire raisonner avec sa propre voix. Dans cette communication, nous montrons en quoi l’oralisation de poème autorise de véritables corps-à-corps avec la langue et en quoi cette activité d’assimilation et de restitution des mots se révèle être une approche plus sereine des transformations que les nouveaux savoirs imposent.

Podcast de la conférence

 

 

Panel 2 « Dispositifs lecture-écriture » :

 
5. Claudia Bartholémy, HEP Vaud
Parle-moi d’amour

Les poèmes d’amour ont toujours fasciné, ému, séduit – mais comment transformer ce dialogue intime entre le texte et le lecteur en une séquence d’apprentissage pour un public adolescent ? Comment faire résonner les paroles d’autres époques afin de faire parler et écrire les apprenants d’aujourd’hui ? Tel est le défi didactique relevé lors de la conception d’une séquence basée sur 250 ans de poésie d’amour…en allemand.

Podcast de la conférence

 

6. Marlène Lebrun, HEP Bejune
Les tenants et aboutissants de dispositifs de partage de la lecture-écriture poétique.

Le propos se fonde sur la thèse sociologique et didactique de l’importance du partage des écrits. Le partage est consubstantiel à une didactique de la lecture-écriture poétique qui promeut une oralité qui favorise l’attention à la musique des mots et leurs connotations.

Si la poésie n’est pas affaire de solipsisme, elle peut être travaillée en classe avec des dispositifs didactiques comme le montage récitatif, le journal de poésie partagée, le carnet du poète et le geste anthologique que j’illustrerai avec des exemples de productions d’élèves. In fine, un poème d’Apollinaire sera le support à un travail sur les bribes de conversations collectées dans les transports publics. Tout un voyage poétique…

Podcast de la conférence

 

Conférences plénières:

 

7. Vincent Capt, José Ticon & Chiara Bemporad, HEP Vaud
La grande absente !

Notre présentation mettra en évidence d’abord le statut particulier de l’objet « poésie » dans le Plan d’études romand. Il s’agira ensuite de placer nos constats en résonance avec les représentations des étudiants de la HEP-Vaud au secondaire sur l’enseignement de la poésie. A partir de ces deux axes de réflexion, nous esquisserons quelques pistes pour (re)motiver l’enseignement de la poésie en classe.

Podcast de la conférence

 

8. Judith Emery-Bruneau (Université du Québec en Outaouais)
La poésie enseignée au secondaire québécois

Dans les programmes du secondaire québécois, la poésie est prescrite à chacun des cinq degrés obligatoires. Mais quels sont les objets poétiques que les enseignants privilégient? Comment les enseignants les apprêtent-ils didactiquement? Et selon quelles logiques de progression la poésie est-elle enseignée d’un cycle/degré à l’autre? Après avoir interrogé plus d’une vingtaine d’enseignants, nous avons analysé leurs conceptions de la poésie pour comprendre les finalités didactiques qu’ils y associent, ainsi que les objets, corpus et tâches qu’ils privilégient lorsqu’ils mettent en place des séquences d’enseignement de la poésie. Ce travail nous a aussi conduits à analyser la progression au fil des cinq années d’enseignements de cet objet. Il s’avère que les enseignants partagent une vision traditionnelle et scolaire de la poésie, surtout à la fin de la scolarité obligatoire. Alors que la poésie n’a cessé d’évoluer au cours de l’histoire de la littérature, sa didactisation semble s’être peu adaptée aux transformations des genres poétiques.

Podcast de la conférence

 

9. Violeta Mitrovic, HEP-Vaud
La poésie numérique: quel potentiel didactique? (œuvres présentées accessibles sur http://nt2.uqam.ca/)

PowerPoint de la présentation

Podcast de la conférence

 

10. Camille Vorger, Université de Lausanne
« Babel Slam » : un atelier plurilingue et différencié 

Notre communication portera sur un atelier intitulé « Babel slam », co-animé à l’UNIL avec Silvia Camelo, slameuse et conteuse plurilingue, « slamalgameuse » de langues. Nous analyserons les enjeux des alternances codiques dans ce contexte, et la façon dont elles sont induites par le dispositif, soit la manière dont les langues et les mots se tissent. Nous étudierons en outre les collaborations établies entre les participants du fait d’un dispositif favorisant l’émergence d’une dynamique collective tout en permettant à chacun de trouver sa place en tant que sujet écrivant. Le slam, lieu d’une écriture partagée, apparaît ainsi comme un terrain fécond pour une créativité multilingue.

 

11. Judith Emery-Bruneau, Université du Québec en Outaouais
Et que ça slame!?

Le slam est un genre oral prescrit dans les programmes d’enseignement du secondaire québécois depuis 2009, même si la pratique sociale n’existe que depuis 2006 au Québec. Depuis moins de 10 ans, les enseignants ont alors peu à peu fait entendre/visionner des performances slamées en classe; certains ont invité des slameurs; d’autres ont même fait participer leurs élèves au Grand slam du secondaire, une joute de slam interscolaire. Je m’intéresse au slam depuis qu’il est apparu au Québec. J’ai d’abord étudié cette pratique sociale directement dans le milieu du slam québécois afin de mieux comprendre ce rituel organisé, les caractéristiques textuelles et sémantiques des textes slamés, ainsi que les performances poétiques des slameurs. Puis, j’ai analysé la transposition didactique de ce genre en observant des pratiques d’enseignement du slam. J’ai également analysé les textes/slam et les performances slamées d’élèves du secondaire. Enfin, j’ai proposé une ingénierie didactique à des enseignants, soit une séquence didactique visant à former des sujets auditeurs, interprètes et performeurs. Mon intervention fera donc état des avantages et limites de la didactisation de cette pratique sociale.

Podcast de la conférence

 

12. Mathieu Depeursinge, HEP Vaud
Comprends pas ! Lire les illisibles sans attendre.

Un mythe tenace nous a été planté en tête ; mythe cultivé par l’école. Il faut bien reconnaître qu’il a pour lui toutes les apparences de l’évidence. Ainsi, il irait de soi que seuls peuvent s’aventurer dans les textes les plus résistants ceux qui auront acquis, au terme d’un long apprentissage, une réelle expertise en lecture. Et si c’était tout le contraire ? Et si, face à l’illisible, nous nous trouvions tous, experts et profanes, enseignants et élèves, pour une fois, aussi radicalement démunis ? C’est le pari que nous avons fait en proposant, à des élèves en situation d’exclusion scolaire, des poèmes contemporains parmi les plus déroutants qui nous soient passés sous la main. A travers cette présentation, nous rendrons compte du cadre et des résultats de cette expérience.

Podcast de la conférence

 

13. Festa Camaj & Rosanna Margonis, HEP Vaud
Voi ch’ascoltate in rime sparse il suono…: lire la poésie en classe d’italien

Cherchant le juste équilibre entre tradition et modernité, l’enseignement-apprentissage de l’italien langue étrangère fait la part belle au texte littéraire, et par conséquent au texte poétique, en classe de langue. Mais comment choisir et proposer aux élèves des textes poétiques, dont ces lecteurs plus ou moins novices pourront s’approprier tant du point de vue langagier que culturel ? Notre intervention proposera une possible réponse à cette question.

Podcast de la conférence

 

14. Francine Fallenbacher-Clavien, HEP Valais
L’enseignement de L’Huître en classe gymnasiale : entre tradition et création.

L’activité enseignante, au centre de notre dernière recherche, a permis de suivre la construction des objets dans le travail d’enseignement et notamment ceux en lien avec la poésie. Elle a porté sur l’enseignement de métatextes d’auteur (dont l’entretien de Francis Ponge avec Philippe Sollers sur L’Huître) par dix enseignants de classes gymnasiales. Le « poème » L’Huître enseigné dans toutes les classes conjointement à l’entretien est majoritairement traité de manière « classique » et fait apparaitre entre autres le poids des évaluations. On y voit cependant des « innovations ».
Nous souhaitons traiter cet aspect « innovateur » sous l’angle plus global de l’enseignement de la littérature tel qu’il a été observé dans les séquences, mais aussi, disciplinaire, à savoir ce qui se crée (et se recrée) dans la discipline depuis une quinzaine d’années et, notamment, l’émergence de parcours de lecture plus subjectifs.

Podcast de la conférence